Il était une fois, trois footballeuses françaises amateures débarquées à Biarritz le mercredi 28 mai dernier pour compléter l’équipe de Canal+, lors des jeux nationaux des sports d’entreprises. Arrivées à 12h48 à la gare, comme tant d’autres sportives et sportifs, elles rejoignent en bus le centre-ville, direction l’Espace Bellevue, le centre de congrès transformé en centre d’accréditation. Une fois les bracelets en poche pour toute l’équipe, prêtes pour le tournoi à l’hippodrome des Fleurs destiné aux équipes féminines et masculines de football à 7.
Premier accueil, mouillé. Les averses s’enchaînent !
Les trois footballeuses finissent par trouver l’arrêt du bus 10 pour leur logement du moment rue de Madrid, sur la place Clémenceau. Or, il s’agit d’un arrêt de bus et non d’un abri bus. Réflexe ? Elles se réfugient sous le store de la boutique la plus proche…
Second accueil, honteux luxe. La haine se déchaine !
En un millième de seconde, les stores vert bouteille motorisés de ladite boutique se replient, une dame apparaît dans le sas de sécurité à l’entrée, se refermant aussitôt sur elle. Un téléphone à la main gauche et agitant le bras droit menaçant, envers les trois sportives-touristes trempées à l’extérieur. Le déluge ne parvient pas à couvrir les hurlements de la furie, de l’intérieur : « Dégagez immédiatement d’ici, ou j’appelle la police ! »
Interloquées ! Incompréhension totale, si ce n’est qu’elles découvrent devant quelle boutique elles s’étaient dirigées, celle de Rolex. Et alors ?
Et alors, la furie haineuse ne s’arrête pas là : elle sort de sa boutique dorée, continue de vociférer contre le trio et tente aussitôt d’arracher le sac de voyage de l’une des trois footballeuses. En vain, puisqu’elle s’attaque à une défenseure aux pieds de fers sur les terrains verts et aux valeurs de respect et de solidarité, dans le jeu et la vie au quotidien !
Quel était le problème ? Délit d’intempéries ou délit de faciès ? Trois sportives françaises, deux à la peau noire et une à la peau blanche (ou rouge, question de point de vue et d’angle). Toutes trois unies sous le même maillot et fières de leurs couleurs.
Somptueux visage de la France, trois jours après les élections européennes !
L’entreprise née en 1905 à Londres, au siège social à Genève, pour qui « travaille » Madame la vitrine a opté dès 1959 pour de nouvelles formes de publicité et stratégies de marketing, en sponsorisant des événements sportifs. Non seulement, Madame ne suit pas l’actualité et les médias, ne sachant pas que 2500 sportives et sportifs allaient investir sa ville cotée et côtière de 26000 habitants, le week-end de l’Ascension 2014. Mais elle fait preuve en plus d’ignorance totale sur le pays dans lequel elle vit, ses habitants et ses lois. Décidément pas à l’heure…
Pour rappel, le racisme n’est pas une opinion, mais un délit qui mène au tribunal correctionnel ! Donc carton rouge Madame la vitrine de Rolex à Biarritz et suspension à vie pour faute professionnelle. Indigne commerçante, preuve d’un recrutement raté. A elle seule, elle brise et fait chuter la couronne de pacotille de sa marque. A l’avenir, pourquoi ne pas penser à mettre le personnel au sport ? Avec option sports collectifs plutôt, ils pourraient ainsi découvrir la notion de respect.
Emilie Bouvet
Pour aller plus loin :
* http://www.footdelles.com/article/Interieur-clubs_Quand-le-foot-dynamise-la-reussite_81043.html
* http://www.ffse.fr/attachments/243_Football%20%C3%A0%207.pdf
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